Les tribulations d'un français en Chine : Sixième partie
De retour à Hong-Kong, je prends le train de nuit pour Shanghai. Départ 15h, arrivée prévu 11h du matin. Cette fois-ci, pas vraiment de rencontres, si ce n'est la famille de chinois avec laquelle je partage ma cabine qui se fait une joie de m'entendre balbutier les quelques mots de mandarin que j'ai pioché ça et la.
A Shanghai, je profites de mon passage à la gare pour acheter les billets de train pour le reste de mon voyage. Ayant du mal à me faire comprendre de mon interlocutrice, je m'attarde un peu au guichet ce qui provoque l'agacement de plusieurs personnes dans la file. L'un se met à pousser des cris qui seraient ceux d'un hybride singe-oiseau à notre encontre. C'est ça aussi la chine populaire, un certain nombre de gens, systématiquement des hommes, qui se comportent comme des pourceaux.
Le lendemain, je vais en taxi dans le quartier des tailleurs. C'est en fait un immeuble rempli des dits tailleurs dont les échoppes regorgent de tissus. C'est un endroit dans lequel vous pouvez faire n'importe quel vêtement sur mesure. C'est absolument fabuleux, vous venez avec une photo d'un vêtement que vous voulez, on vous le fait. J'en profites pour me faire fabriquer deux vestes, quatre pantalons et six chemises, le tout sur mesure et pour moins de deux cents euros. Le trajet du retour s'effectue en taxi et j'ai ainsi l'occasion de découvrir à quel point la concentration de population de Shanghai s'étends sur des dizaines de kilomètres. Il y a des barres d'immeubles à perte de vue.
Je découvre ensuite le carrefour à la sauce chinoise. Ça ressemble à un carrefour occidental à plusieurs différences près. D'abord, il y a du personnel partout. Dans chaque rayon un employé vous montre comment vous servir des produits et est à votre disposition pour des questions. Il existe aussi des rayons de produits importés d'europe aux prix prohibitifs, en particulier pour la Chine. J'y trouve par exemple un paquet de granola à 2,50 euros ou un pot de sauce pesto à 5 euros. Je remplis mon sac à dos de cochonneries pour le voyage de ce soir au rayon des produits chinois qui souvent sont des copies strictement identiques vendues au dixième du prix.
A la gare, nous rencontrons un chinois qui parle... allemand ! Le pire c'est qu'il le parle à la perfection, en fermant, les yeux on se croirait presque à Munich. C'est un peintre qui a une galerie d'art à Munich. Il y a vécu 20 ans et y a fait trois filles qu'il habille comme des princesses.
Nous arrivons au train qui nous mène à Beijing (Pékin). C'est un train d'une modernité prodigieuse. C'est à ce jour le train de nuit le plus abouti que j'ai vu de mon existence. Il y a du personnel habillé en hotesse de l'air, des écrans plats sur lesquels sont indiqués des informations telles que la vitesse actuelle, la gare dans laquelle le train est en train de s'arrêter. Des casques sont fournis pour regarder la télévision qui comporte plusieurs chaines nationales.
L’une d’entre elles passe en boucle un clip de propagande à la gloire du pays dans lequel on voit non seulement les monuments et des enfants joyeux mais aussi des défilés militaires, la première fusée chinoise lancée en septembre 2008 , les trains les plus modernes et les infrastructures construites pour les jeux olympiques de 2008.