Les tribulations d'un français en Chine : Cinquième partie
Macao, la ville ou (presque) tout est beau
Avant de quitter définitivement Hong-Kong, je fais un tour à Macao qui est accessible en une heure de bateau. Les bateaux sont à la fois très rapides et confortables comme le montre la photo ci-contre.
Le premier contact que j'ai avec Macao fut un formulaire en cantonnais / portugais / anglais qui vise à s'assurer que je n'amène pas la grippe H1N1 dans leurs casinos. Premier contact avec la douane également puisque Macao est une zone administrative spéciale chinoise. Elle a le même statut que Hong-Kong et taiwan suivant le fameux principe « un pays, deux systèmes ». Ce statut donne à Macao une indépendance presque sans limites pour les cinquante ans qui suivent la signature de l'accord avec le portugal, le 20 décembre 1999. Macao a sa monnaie, son système de l'immigration, sa police, ses tribunaux. Les décisions qu'ils rendent sont de dernier ressort, c'est à dire qu'aucun tribunal chinois ne peut connaître des décisions de justice prises par les juges à Macao.
Macao fut en effet une colonie portugaise depuis le XVIe siècle. Le Portugal contribua au développement important de ce petit bout de terre en en faisant un comptoir commercial. De cette époque, Macao a gardé de nombreuses églises, l'architecture d'une partie de son territoire ainsi que sa monnaie : le Pataqa, dont la valeur est indexée sur celle du Hong-Kong dollar. Elle a gardé également un sens des affaires qui lui est bien utile maintenant que des centaines de millions d'euros affluent. L'économie de Macao est d'une simplicité redoutable, elle se base sur : les casinos, les casinos, les casinos. Ils sont (parmi) les plus beaux du monde et engrangent des chiffres d'affaires indécents. Des infrastructures se sont construites autour de ces casinos comme les hôtels, les magasins de luxe.
En attendant de passer la douane, nous rencontrons une jeune femme qui vient de terminer son Master à Clermont-Ferrant et qui parle un excellent français. Elle est accompagnée de son père très fier de sa fille unique (toujours cette politique de l'enfant unique).
Arrivé au port et ne sachant pas vraiment ou aller, nous prenons au hasard une navette d'un hôtel au nom évocateur « Pharaon Palace ». A priori, pas un mauvais hôtel. Effectivement, en rentrant dans l'hôtel, c'est une reconstitution grandeur nature d'un palais égyptien.
Tout y est : la tête de Touthankamon, les hieroglyphes. Pour rentrer dans la partie casino, je fais établir une carte en montrant mon passeport. Une tête de Horus prends alors une photo de moi pour l'ajouter au fichier.
A l'intérieur du casino, on m'interdit de prendre des photos donc je ne peut que vous raconter. C'est relativement grand, assez rempli pour l'heure matinale et surtout, il y a EXCLUSIVEMENT des chinois... Ce qui fait qu'avec mon physique d'occidental, j'aurais été plus discret si je m'étais promené tout nu. Les gens me regardent, l'un se met à parler en cantonnais puis tous les autres se mettent à rire... Visiblement on se paye ma tête. Je ne m'éternise pas, d'autant qu'ils jouent à des jeux auxquels je ne comprends absolument rien.
En sortant, nous nous dirigeons vers un restaurant qui a l'immense avantage d'avoir des menus en anglais et des prix à deux chiffres (en Pataqa, pour la conversion diviser par 10). Ils proposent des menus variés à base de cuisine portugaise et chinoise bercée d'influences diverses.
Pour digérer, je me promène dans le vieux Macao, qui permet au passage de découvrir que tout le monde ne roule pas en Bentley, que les immeubles ne sont pas tous en marbre.
En entrant dans une église, j'assiste à une messe d'un genre nouveau, il n'y a pas de prêtre mais des hauts-parleurs. Tout le monde joue le jeu et les fidèles répondent avec enthousiasme à la voix enregistrée.
Retour dans les casinos qui sont sans cesse plus clinquants. Parmi eux, l'un est un immense immeuble en forme de tulipe dont la partie « bulbe » abrite un casino sur trois immenses étages.
Juste avant de me faire réprimander par trois hommes en costume noir et oreillettes, je parviens à prendre en photo un jeu qui ressemble un peu au juste prix et pour les familiers de la série « How I met your mother », au jeu auquel joue Barney Stinson dans l'épisode à Atlantic City.
Le casino suivant est si vaste que j'en distingue à peine l'autre extrémité et qu'il me faut plus de dix minutes de marche pour y arriver. La aussi, je parviens à prendre une photo avant de me faire interpeller par le personnel. J'assiste également à un spectacle fascinant en plein milieu de l'hotel. C'est une sorte de place ronde dont le plafond se retire pour laisser la place à un immense lustre. Puisque ça ne faisait pas assez clinquant, le sol se dérobe pour laisser la place à un arbre recouvert de feuille d'or.
Juste avant de partir, le constate que de nombreux casinos sont encore en construction dont un gigantesque qui ressemble à un temple romain. Je rentre au bateau, quittant cette ile si particulière à la croissance à deux chiffres chaque année et au revenu qui dépasse celui du Nevada ou est situé Las Vegas.